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Quand les Artistes montent au Front

Quand les Artistes montent au Front

Depuis que l'humanité est apparue, le monde malheureusement connait rarement des moments de paix. La guerre est souvent une "bonne" raison de se révolter et les chanteurs et chanteuses ne sont pas en reste, et donnent souvent de la voix pour s'y opposer. Si la guerre du Viet Nam a été l'une des plus critiquée en chansons, alors que le mouvement hippie pacifiste connaissait son âge d'or dans les années 60, d'autres conflits voire la simple idée de la guerre ont été dénoncés en musique à

Le Déserteur (Boris Vian, 1954)

Boris Vian


En 1954, la France voit la fin de la guerre d'Indochine avec soulagement, mais dès le mois de novembre, les armes parleront à nouveau cette fois-ci du côté de l'Algérie. Dans l'intervalle, Boris Vian aura signé ce texte, modifié pour lui donner un côté plus pacifiste par Mouloudji, qui prend la forme d'une lettre au président de la part d'un homme qui ne veut ni mourir ni tuer. Cette chanson a connu la censure durant toute la guerre d'Algérie, jusqu'en 1962.

For what it's worth (Buffalo Springfield, 1967)

Buffalo Springfield


Si au départ cette chanson a été écrite en réaction à des émeutes, d'après Stephen Stills, ce morceau dont le titre signifie "pour ce que ça en vaut la peine" a souvent été utilisé pour dénoncer la guerre du Viêt Nam. On la retrouve dans certains films à portée anti-militariste comme "né un 4 juillet" ou "Lord of war".

Ohio (CSNY, 1970)

Crosby Stills And Nash


Stephen Stills et Neil Young de Buffalo Springfield se sont ensuite souvent retrouvés au sein du groupe CSNY (Crosby Stills Nash and Young), et ce dernier a signé une chanson qui ne dénonce pas la guerre elle-même mais la fusillade du 4 mai 1970 à la Kent State Univerisity dans l'Ohio. Ce jour-là, la Garde Nationale a ouvert le feu sur des étudiants manifestant contre cette guerre du Viêt Nam mais aussi sur certains qui ne faisaient que passer par là...

Fortunate son (Creedence Clearwater Revival, 1969)

Creedence Clearwater Revival


Alors que la guerre du Viêt Nam bat son plein depuis quelques années déjà, le groupe Creedence Clearwater Revival sort cette chanson en dénonçant le conflit mais aussi ces patriotes, fervents défenseurs de la guerre qui envoient des soldats sans pour autant y sacrifier eux-mêmes quoi que ce soit. "Fortunate son" signifie "fils fortuné" et fait référence à ces "fils de" qui ne risquaient pas d'aller au front. Un de leurs exemples étant le petit-fils Eisenhower qui sortait alors avec la fille de Nixon, loin du bourbier asiatique.

Give peace a chance (John Lennon, 1969)

John Lennon


La même année, celui qui écrira le titre humaniste "Imagine" un peu plus tard a plus ou moins commencé sa carrière solo avec ce titre pacifiste "Donnez une chance à la paix". En cette année 1969, Yoko Ono et lui ont organisé à l'occasion de leur lune de miel deux "bed-in" à Amsterdam puis Montréal pour dénoncer la guerre en compagnie de nombreux fans et journalistes. Si le séjour en Europe est évoqué dans la chanson The Ballad of John and Yoko, c'est Give Peace a Chance qui a été enregistrée à l'occasion du second événement dans la ville québécoise.

Perlimpinpin (Barbara, 1972)

Barbara


Cette chanson de Barbara est un plaidoyer contre la guerre et interroge "Pour qui, comment, quand et combien ? Contre qui ? Comment et combien ?" Elle y mentionne aussi le square des Batignolles, dans le 17ème arrondissement de Paris qui lui est si familier.

Brothers in arms (Dire Straits, 1982)

Dire Straits


Cette chanson, somme toute assez douce musicalement, déplore que des hommes doivent s'entre-tuer, le titre signifiant "Frères en armes". Les paroles sont empreintes de philosophie humaniste, suggérant que tous les hommes sont frères, et incitant à avoir l'esprit ouvert vis-à-vis des gens différents. Elle a été écrite en 1982, année où s'est déroulée la guerre des Malouines (ou Falkland), cet archipel au large de l'Argentine que le Royaume lui a repris par la force, précipitant cependant la fin à la dictature sud-américaine.

Sunday bloody sunday (U2, 1983)

Bono


Ce titre universellement connu de U2 qu'on peut traduire par "dimanche sanglant", parle du conflit en Irlande d'où ils sont originaires, et en particulier le "bloody sunday", ce dimanche 30 janvier 1972 à Derry en Irlande du Nord où l'armée britannique a tiré sans distinction sur des manifestants pacifiques ou des passants, faisant 27 morts. John Lennon a évoqué l'événement dès cette année 1972, mais c'est la chanson de U2 qui connaîtra un succès international et remettra en mémoire ce jour sombre plus de 10 ans après.

The dogs of War (Pink Floyd, 1987)

Pink Floyd


"Les chiens de guerre" de Pink Floyd est une chanson qui ne dénonce pas tant un conflit particulier, mais la tendance de certaines personnes à rechercher la guerre à manipuler leurs semblables à s'entre-déchirer, à se nourrir de ses champs de bataille. Contrairement à la chanson presque détachée de Dire Straits, l'orchestration ici est sombre, angoissante, rythmée comme un machine militaire que rien ne saurait arrêter, et la voix de David Gilmour, rugueuse et puissante, semble venir d'outre-tombe.

Zombie (The Cranberries, 1994)

The Cranberries


Les Irlandais des Cranberries se sont notamment fait connaitre internationalement avec cette chanson puissante qui parle là aussi du conflit en Irlande du Nord, et ce depuis l'insurrection de 1916, mais rend hommage aussi à deux garçons morts dans un attentat dans un centre commercial en 1993. Le titre Zombie dénonce l'attitude des belligérants qui tuent sans réfléchir et brisent ainsi des familles sans remords.

Manhattan-Kaboul (Axelle Red et Renaud, 2002)

Axelle Red


Ce titre interprété en duo a été écrit par Renaud, en réaction d'une part aux attentats du 11 septembre 2001, et d'autre part à la guerre d'Afghanistan qui s'en est suivie. Cette
chanson s'intéresse aux victimes de ces conflits, notamment les enfants. Renaud prête ainsi sa voix à un jeune portoricain victime des attentats à New York, tandis qu'Axelle Red incarne une Afghane tuée par la coalition menée par les Etats-Unis. Ils mettent ainsi en exergue le fait que quel que soit le pays où les conflits ont lieu, des innocents en font toujours les frais, quelles que soient leurs origines, leurs croyances, leurs cultures.

 
Publié par 5640 2 2 4 le 11 novembre 2018 à 9h.
 

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