Le Déserteur ()
Cette chanson populaire, publiée en 1955 dans le douloureux contexte de la guerre d'Algérie, constitue d'abord un authentique chant de protestation. Elle est aussi le symbole de la liberté d'expression en butte à la censure et aux carcans de l'ordre établi.
Monsieur le Président
Nota :
Je vous fais une lettre
La version initiale des 2 derniers vers était :
Que vous lirez peut-être
"que je tiendrai une arme,
Si vous avez le temps
Et que je sais tirer... "
Je viens de recevoir
Boris Vian a accepté la modification de son ami Mouloudji
Mes papiers militaires
Pour conserver le côté pacifiste de la chanson !
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens :
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Vos commentaires
j'aime beaucoup boris vian. cet homme savait "tout" faire... un ingénieur, jazzman, écrivain, poète, chanteur......
et il a su aller au bout de ses idées et se "rebeller" de façon constructive et admirable.
pour moi c'est vraiment un Grand Homme.
Et quelle beau message !