Belle Virginie, je mâen vais ce soir,
Je viens tây dire au revoir ;
Nous embarquons pour le Mexique
Faire la guerre tout droit au couchant,
Et adieu donc belle Virginie,
DĂ©jĂ les voiles sont au vent.
Claquent les voiles mon cher aimant,
Cela mây fait du tourment ;
Jâai vu en songe une tempĂȘte,
De lâorage, aussi un ouragan,
Qui détruiront ton équipage
Et moi je serai sans aimant.
Belle Virginie, nâaie point de chagrin,
Je suis un premier-marin ;
Je suis maĂźtre en pilotage
Et Ă Neptune jâai vouĂ© mon vaisseau ;
Il ne mâarrivera aucun naufrage
De Brest aux monts de Mexico.
Belle Virginie, larmes dans tes yeux,
Recevras-tu mes adieux ?
Jâai jetĂ© aux flots ma peine
Et la bouteille oĂč je te les Ă©cris ;
Tu avais raison, ma mignonne,
Lors adieu donc, belle Virginie.
Craquent les vergues de mon bĂątiment
Et mes os dans lâocĂ©an ;
Dans mes voiles Eole gronde,
Adieu ma belle et adieu mes parents,
Dans mon cĆur la mer abonde
Et les requins boiront mon sang,
Dans mon cĆur la mer abonde
Et les requins boivent mon sang.
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Explications données par le groupe :
Chanson recueillie au QuĂ©bec et remaniĂ©e par les Tri Yann qui en ont imaginĂ© le dĂ©roulement dramatique dans lâesprit dâune gwerz bretonne, "Belle Virginie" fut vraisemblablement composĂ©e Ă la fin du XVIIIĂšme siĂšcle et rĂ©actualisĂ©e Ă lâoccasion de la guerre du Mexique (1862-1867) dĂ©cidĂ©e par NapolĂ©on III, initialement avec lâappui de la Grande Bretagne et de lâEspagne, pour crĂ©er un empire destinĂ© Ă contrecarrer la puissance montante des Etats-Unis.
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