Marie-Jeanne-Gabrielle,
Entre la mer et le ciel,
Battu par tous les vents
Au raz de lâocĂ©an,
Ton pays sâest endormi
Sur de belles légendes
Illuminant son histoire,
Gravées dans la mémoire
Des femmes qui attendent
Les marins dâĂźle de Sein.
Raconte-nous lâenfant que tu Ă©tais
Courant du sable fin aux galets ;
Parle-nous de ces jeunes gens
Sautant les feux de la Saint-Jean,
On pouvait croire au paradis
En ce pays.
Chante-nous si tu tâen souviens,
Pour passer le Raz de Sein,
Le cantique Ă Sainte-Marie
Quâon ne chante quâici.
Quand le jour sâachĂšve au-dessus de la grĂšve
Sur la pierre Ă©corchĂ©e de lâĂźle,
On croit voir au fond de la brume,
Comme des feux quâon allume
Ou la barque ensorcelée
Qui apparaĂźt ;
Menaçante elle vient jeter
La peur sur les naufragés
Et le noir habille la vie
Des femmes du pays.
La vie a changé sur le court chemin
Du NĂ©roth Ă Saint-Corentin ;
On ne reste plus trĂšs longtemps
Isolé du continent,
MĂȘme les anciens ne reviennent
Quâau printemps ;
Et la mer a tourné le dos
Aux pécheurs des temps nouveaux,
Elle entraĂźnera les marins
Loin de lâĂźle de Sein.
Marie-Jeanne-Gabrielle,
Entre la mer et le ciel,
Battu par tous les vents
Au raz de lâocĂ©an,
Ton pays sâest endormi ;
Il garde son histoire
Au plus profond des mémoires,
Et lâon dit Ă Paris
Quâil est beau le pays
Des marins dâĂźle de Sein.
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Explications données par le groupe :
NĂ© en 1947 Ă Paris, il descend dâune vieille famille sĂ©nane. Sein, Ăźle diffĂ©rente, Ăźle des contrastes, Ăźle de lĂ©gende, Ăźle du bout du monde, cimetiĂšre marin, Ăźle des nuits sans hommes. Sein tient une place Ă part dans la tĂȘte et la chanson de Louis Capart.
Sa famille, des marins pĂȘcheurs « sans bateau », et une mĂšre qui doit quitter lâĂźle quelques annĂ©es avant sa naissanceâŠ
André-Georges Hamon, in Chantres de toutes les Bretagnes, édit. Jean Picollec.
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