Mille neuf cent quarante Ă la fin de juin,
Cent vingt deux hommes de lâĂźle de Sein
Prennent la mer sur six bateaux,
Pour lâAngleterre lĂ -haut,
Lutter pour la liberté.
Câest outrance, Grands de France,
Lorsque de leurs enfants vous vous défiez.
Parlaient-ils français, parlaient-ils breton ?
Peu vous importait alors la question ;
Ils avaient entendu lâappel,
CriĂ© « kentocâh mervel »,
Peint frankiz sur leur ciré.
Câest offense, Grands de France,
Que de condamner leur langue au bûcher ;
Câest violence, Grands de France,
Que de condamner leur langue au bûcher.
Voulant suivre leurs hommes en Albion,
Les SĂ©nanes arrachant leur Ăźle au fond,
A la rame la menĂšrent Droit vers lâAngleterre,
Cap au nord dans les embruns.
Quand on pense, Grands de France :
Vous leur déniiez tout droit citoyen.
Deux années passÚrent et puis deux années,
Pour ceux qui revirent Saint-Guénolé.
Tous nâĂ©taient pas du voyage,
Quand finit lâorage ;
Il en manqua plus de vingt.
Gens de France, retenez bien
Ce quâont fait pour vous tous ces marins ;
Gens de France, retenez bien
Ce quâont fait pour vous les hommes de Sein.
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Explications données par le groupe :
Du 19 juin 1940 Ă la fin du mois, rĂ©pondant Ă lâappel du 18 juin, tous les hommes valides de lâĂźle de Sein la quittĂšrent sur leurs bateaux (Roanez ar mor, ar Zenith, Roanez ar peocâhâŠ) pour le « pays des Saxons ». Ce furent finalement prĂšs de 150 SĂ©nans qui rejoignirent ainsi De Gaulle dans la rĂ©sistance.
Le gĂ©nĂ©ral, passant en revue ses 600 premiers volontaires et demandant Ă chacun leur origine se serait Ă©tonnĂ© dâentendre Ă rĂ©pĂ©tition « âŠde lâĂźle de Sein ! » et se serait alors exclamĂ© « Sein est-il donc le quart de la France ? ».
Un conte (« la derniĂšre nĂ©e de nos lĂ©gendes » selon Per-Jakez Helias) raconte quâune nuit, les femmes de lâĂźle de Sein âvoulant suivre leurs hommes en Angleterre- arrachĂšrent lâĂźle des fonds sous-marins et la menĂšrent Ă la rame de la Petite Ă la Grande Bretagne. Le lendemain matin, au premier rayon du soleil, Sein avait regagnĂ© son mouillage. Lâair est celui dâun traditionnel gallois : Llongau Caernarfon (les vaisseaux de Caernarfon).
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