Paroles de la chanson «L'exilé des Sixties» par Tri Yann

Explications données par le groupe :
Cousin issu d'une autre branche, Jean-Pierre Le Bihan, paysan costarmoricain ruiné pour avoir trop écouté les conseils agronomes, ira courir le monde tandis que son frère partira pour la région parisienne.

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En repartant, ils ont mis
Un jeu de cartes au milieu
De la table,
Et quand j′ai perdu, j'ai compris
Qu′il manquait des cartes au jeu:
Les bonnes !

J'ai vendu la ferme et les prés,
Le tracteur et le vieux vaisselier,
Couru le monde, pour aller chercher
Les rois qu'ils avaient gardés,
Les reines, les as, les valets,

De Niamey à Bombay
Et jusqu′en Chine...
De Lima à Cuba
Et à Austin...

J′ai croisé Dschang à Bangui
Les vieux sages qui m'ont dit:
"Il n′y a plus de beau jeu ici;
Les marchands de ton Pays
Sont venus, nous ont tout pris."

J'ai vu, dans les monts d′Asie,
Des valets se faire la guerre
Au nom des dieux,
Des enfants aux yeux rougis
Trimant à l'âge de faire
Des jeux.

Dans un train, en Californie,
Une fille aux fleurs m′a souri:
"Je suis Judith et t'offre ma nuit.
Demain je serai partie,
Dame de cœur pour d'autres parties."

Et je ne sais plus aujourd′hui
Si j′ai mal d'elle plus que du Pays...