Au fond de l'estuaire
Dans la zone portuaire
Là, où rien ne dure
Un quai sans lumière
Vers les containers
Pleurent des filles au cœur pur
Elles se désespèrent
Pour des loups solitaires
Que rien ne peut retenir
Est-ce par une peur d'elles
Qu'ils sont infidèles
Et veulent toujours partir
Oh petites
Les mots d'amour que vous nous dites
Tombent dans l'eau grise
Que le gasoil irise
Oh frimousse
Je te r'garde et j'ai la frousse
Allez, va voir ailleurs
J'ai l' nez dans l’ moteur
Du Carib Islander
Sous les grues, dans l' noir
Traîne encore l'histoire
De John, Sally et John
Mais en zone portuaire
Tout est éphémère
Et John bien sûr abandonne
Ni cœurs ni chaînes
N’y a rien qui retienne
Les caisses et les bois de teck
Ces matières premières
Repartent en haute mer
Et les amours avec
C'est pourquoi
Oh petites
Les mots d'amour que vous nous dites
Tombent dans l'eau grise
Que le gasoil irise
Oh frimousse
Je te r'garde et j'ai la frousse
Allez, va voir ailleurs
J'ai l' nez dans l’ moteur
Du Carib Islander
Le jour au diésel
Le soir, dans le bleu cruel des bars
Et toujours
Les filles souffriront d'amour
Du cœur si léger
Ah si léger des hommes
Ah frimousse
Naviguer sur ta peau douce
Je s'rai à cinq heures
Sur le pont supérieur
Du Carib Islander
Cinq heures.
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