Paroles de la chanson «Le Chasseur de Temps» par Tri Yann

Où Ian fait rencontre, sur le navire qui le mène d’Ecosse en Irlande,
d’un marin qui lui conte l’estrange de sa jeunesse...
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Nous étions trente pélégrins embarqués à Glasgow,
Voguant sur un trois-mâts carré pour la baie de Wicklow ;

Y’avait à bord un vieux mataf ridé de chez ridé,
Il m’a raconté son histoire, il en avait morflé.
Haul away, Haul away, Haul away, fellow’l away !
Quand j’étais kid à marier m’en allant chevaucher,
Devant une HLM un soir j’y vis une beauté,

On s’est branchés d’un seul regard, et roulé un patin,
Elle sentait bon l’Eau de Lancôme, Dieu que c’était bien.

On a CHARPENTÉ tout le jour dedans les champs d’épeautre ;
Je lui ai dit “FILLETTE JEUNETTE on est faits l’un pour l’autre,

Je vais chevaucher toute la nuit POUR DIRE ADIEU AUX MIENS,
JURÉ JE REVIENS T’ÉPOUSER DÈS LE PETIT MATIN”.

Il n’était pas minuit sonné cavalant dans la zone,
Vient un boucan d’un dépotoir, une lumière jaune :

Une concentre de motards : ils étaient bien trois cents,
Tout ARMURÉS de cuir noir et casques rouges sang.
Je n’ai jamais pu arrêter mon bourin mors aux dents,
Coursant à donf les BM et les Kawas 500,

Je ravageais les terrains vagues entre les Algecos,
Dégoulinant de sueur glacée jusque sur les calots.

VIENDRA-T-IL ENFIN le matin arrêter mes tourments,
D’y être au QG de ma BELLE j’avais fait le serment ;

La nuit était interminable et barbouillée d’éclairs,
La foudre a buté mon cheval et m’a jeté à terre.

Je vis à l’aube à mon réveil la ZUP de ma belle,
Elle était là LES OS CRAQUANTS DANS UN BRUIT DE CRÉCELLE :
Les dents pétées, les crins blanchis, PAUVRE VIEILLE,
J’avais pendant soixante balais bourré derrière le diable !