Diamanda Galås (née le 29 août 1955 à San Diego, US) ) est une chanteuse soprano, compositrice, pianiste et peintre américaine.
Diamanda Galås chante, avec une voix d'une amplitude de trois octaves et demi, joue du piano, compose et écrit. Son travail a porté sur le sida dans les années 1980 et 1990, elle travaille depuis sur la question des génocides, mettant en musique et interprétant des textes de Paul Celan, Pier Paolo Pasolini, Gérard de Nerval, Henri Michaux, etc. Le deuil, la souffrance, le désespoir, l'humiliation, l'injustice sont des thÚmes récurrents de ses compositions, qu'elle chante ou hurle d'une maniÚre qui évoque parfois la glossolalie.
Son apparence, ses performances scĂ©niques, volontiers provocatrices, alliĂ©s Ă ses engagements qui font d'elle une vĂ©ritable activiste lui ont valu le surnom de « diva des dĂ©possĂ©dĂ©s », lui donnant parfois un statut d'icĂŽne gothique. En 1991, avec l'enregistrement de l'album "Plague Mass" dans une Ă©glise new-yorkaise, elle s'est livrĂ©e Ă une attaque virulente contre l'attitude de l'Ăglise catholique Ă l'Ă©gard de l'Ă©pidĂ©mie de sida.
Elle dĂ©butera en musique comme pianiste, car son pĂšre avait dĂ©crĂ©tĂ© que « seuls les idiots et les prostituĂ©es sâadonnent Ă la chanson ». MalgrĂ© ces avis tranchĂ©s, câest ce mĂȘme pĂšre, professeur de mythologie grecque et tromboniste de jazz, qui lâinitiera Ă la musique, au jazz tout dâabord mais aussi Ă la musique traditionnelle arabe et grecque. Ce nâest que plus tard quâelle viendra au chant et Ă la voix, tout dâabord dans une vocation thĂ©rapeutique (elle chantera quelque temps dans les cliniques et les asiles psychiatriques) avant dâen faire son instrument principal.
Elle dĂ©butera sur scĂšne en 1979 au Festival d'Avignon, dans un opĂ©ra du compositeur Vinko Globokar, Un Jour comme un autre, basĂ© sur le rapport dâAmnesty International sur un cas de torture en Turquie. Elle poursuivra un mĂȘme engagement dans son Ćuvre personnelle avec plusieurs piĂšces en hommage aux victimes de toutes formes dâoppression, "The Litanies of Satan" ("Les Litanies de Satan"), adaptĂ©es dâun poĂšme de Charles Baudelaire et dĂ©diĂ©es Ă tous ceux qui souffrent dâisolement et dâaliĂ©nation sociale par la faute du gouvernement, "Tragouthia apo to Aima Exoun Fonos" ("Cantique pour le sang des prisonniers assassinĂ©s"), dĂ©diĂ© aux victimes de la junte militaire grecque, "Insekta" dĂ©diĂ© aux gens qui souffrent dans des institutions psychiatriques, etc. Mais câest dâailleurs que viendra sa vocation, son « appel », lorsque son frĂšre Philip Dimitri GalĂĄs (1954-1986) sera diagnostiquĂ© sĂ©ropositif en 1983. Elle se lancera alors dans une vĂ©ritable croisade en faveur de la communautĂ© homosexuelle, non seulement Ă cause de ce frĂšre dont elle Ă©tait si proche et qui partageait ses goĂ»ts musicaux et littĂ©raires, mais en tant que minoritĂ© rejetĂ©e, opprimĂ©e et littĂ©ralement en danger de mort.
Elle publiera alors une trilogie intitulĂ©e "The Masque of the Red Death", vĂ©ritable offertoire en mĂ©moire aux victimes du Sida et en soutien aux « survivants ». Diamanda GalĂĄs se positionnera violemment contre la droite religieuse des Ătats-Unis qui voit dans lâĂ©pidĂ©mie une rĂ©tribution divine et dĂ©tournera lâimagerie et les textes religieux Ă son profit. Outre les allusions Ă Edgar Allan Poe (dans le titre notamment), elle utilisera plusieurs textes bibliques, contrastant la compassion des psaumes et des Lamentations Ă la cruautĂ© des textes mosaĂŻques ou du LĂ©vitique, frĂ©quemment citĂ©s par la majoritĂ© morale autoproclamĂ©e comme condamnation dĂ©finitive de lâhomosexualitĂ©. Ces textes sont tout Ă la fois rĂ©citĂ©s, chantĂ©s, criĂ©s, dans une construction programmatique inspirĂ©e des grands offices religieux.
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