Elle s'assoit tout au bord de l'eau
Tous les soirs, tous les soirs
Elle s'assoit parmi les oiseaux
Elle s'ennuie tout au bord de l'eau
Elle regarde, elle regarde
Les bouts d'bois et les vieux cargos
Echoués, qui voudraient l'emmener au loin
Loin comme l'âge des diabolos
Limonade, limonade
Les chanteurs dans les radios
Où l'on parle Esperanto
Elle sourit, mais c'est pour de faux
Elle regarde, elle regarde
Le champagne qui coule à flot
Et le temps qu’il lui reste, il est tôt
Elle veut pas mourir seule
Dans des draps sales, sans bras qui veulent
La serrer encore
L'emmener au bal et à la vie
A la mort
Et qu'enfin le courant l'emporte
Elle voudrait Vegas, Toronto
Hyannis Port, Buffalo
Et parfois même le fleuve Congo
Elle s'en fout tant qu'y'a de l'eau
Elle ravale larmes Marlboro
Il est tard, il est tard
Après tout c'est joli les mots
Même si c'est des mensonges, c'est beau
Nan, veut pas mourir seule
Dans des draps sales, sans bras qui veulent
La serrer encore
L'emmener au bal et à la vie
A la mort
Elle regarde le monde bateau
Dans le coeur c'est Fort Alamo
Crier garde, crier garde
Mais des ailes elle en a dans l'dos
Y'a tellement d'anges au bord de l'eau
Tous les bars sont des océans
Rivières et réseaux fluviaux
Où se jettent les sentiments
Et les filles sur les tabourets tout là-haut
Des sirènes qui se traînent
Dans les lumières, sans bras qui viennent
Les monter à bord
Y'a pas d'étoiles y'a que la vie
D'accord
Nan, faut pas mourir seule
Dans tes draps sales, sans bras qui veulent
Te serrer encore
T'emmener au bal et à la vie…
Non t'es pas toute seule
Y'a l'amour à côté
Qui frappe pour entrer
Avec ces mains pleines de glaïeuls
Ces coeurs ébréchés
Faut que tu cries , faut que tu gueules
Et puis recoller
Les morceaux du puzzle
Et qu'enfin le courant t'emporte
Elle s’assoit tout au bord de l’eau