J’ai grandi lentement sur le bord d’une bouche de métal
Pendant que d’autres ont la chance d’être la rosée sur un pétale
Personne ne prend conscience de mon réel
J’ai dans le corps toutes les couleurs de l’arc-en-ciel
Je sens qu’il va falloir que je m’élance
Je laisse derrière tous mes souvenirs d’enfance
Plus je grandis, plus j’ai le vertige de la vie
Plus je grossis et plus le vide m’attire vers lui
Adieu je me décroche de la plateforme
Je tombe caressée par le vent qui me déforme
Je vole et virevolte malgré l’implacable trajectoire
Eole, fais-moi danser ou fais-moi le croire
Trop vite la vasque approche dangereusement
Pourtant j’ai prié espérant arrêter le temps
Mais…À y’est, il fait tout noir
Je me suis éparpillée comme les éclats d’un vieux miroir
Je n’étais qu’une petite gouttelette au sourire muet
À travers moi la lumière se sublime
Juste une petite gouttelette inutile et délicate
Qui une fois morte avait bien droit à sa sonate