J’amuse les gosses, je perds mes poils
J’ai la grimace commerciale
J’fais mon métier
De chimpanzé
Mais si je joue aujourd’hui
De l’orgue de barbarie
Moi j’ai suivi, pas plus haut qu’ça
Mon père sur les baobabs
Il m’a perdu, je suis tombé
Sur des sauvages civilisées
Qui m’ont trainé sur l’océan
Une forêt d’eau, un fleuve géant
Qui s’jette en France près de Bordeaux
Pas loin de Médrano
C’est pas à moi, bonnes gens, qu’on apprend à faire la grimace
C’est pas à moi qu’on apprend sur quelle patte il faut danser
Il faut pas croire, j’ai connu la gloire et si ça passe
Ca m’est bien égal, c’est déjà pas mal qu’elle soit passée
J’ai connu la saison des pluies
Celle des étés loin du pays
Pour oublier
J’ai travaillé
Et j’ai si bien travaillé
Que j’ai vraiment oublié
Et on a vu du jamais vu
Le singe à barbe, le singe obus
Quand je faisais le saut d’la mort
Les gens criaient « encore, encore »
Quand les ringards se défilaient
Moi, je travaillais sans filet
On m’a copié, c’est le métier
Mais jamais égalé
C’est pas à moi, bonnes gens, qu’on apprend à faire la grimace
C’est pas à moi qu’on apprend sur quelle patte il faut danser
Il faut pas croire, j’ai connu la gloire et si ça passe
Ca m’est bien égal, c’est déjà pas mal qu’elle soit passée
Un jour, on a plus crié « bis »
Y’a pas d’zoo à Ris-Orangis
Et puis d’ailleurs
A votre bon cœur
La face cachée de l’affiche
Même un vieux singe s’en fiche
C’est pas à moi, bonnes gens, qu’on apprend à faire la grimace
C’est pas à moi qu’on apprend sur quelle patte il faut danser
Et si ce soir ce n’est pas la gloire, si le temps passe
Ca m’est bien égal, ça n’me fait plus mal, c’est du passé