LE CLOCHARD
Le clochard
Sur une bouche de métro
S'étend pour avoir chaud
L'air misérable
Le clochard
D'une vieille boîte en fer blanc
Retire quelques croissants
Et se met à table
Le clochard
Embrassant sa bouteille
Boit longuement le soleil
Des pauvres diables
Puis l’clochard
Fume son dernier mégot
En regardant là-haut
Vers le ciel noir
Le clochard
A quoi peut-il penser
Peut être à son passé
Qui peut le dire
Dans un bar
De l'autre côté de la rue
Y'a un drôle de chahut
Des chants, des rires
Un clébard qu'a un beau petit manteau
Vient renifler le clodo
Puis il se tire
Vers le bar
Sifflé par son papa
Qui aime les bêtes mais pas
Pas les clochards
Le clochard
Sur sa bouche de métro
Ne gène pas les badauds
Qui tourbillonnent
Et sans voir
Les femmes en robe du soir
Et les hommes dans le bar
Qui réveillonnent
Le clochard
D'un œil indifférent
Regarde les agents qui le harponnent
Pour avoir la veille du jour de l'an
Volé quelques croissants
Chez un bon commerçant
Qui trouve que vraiment
On fait trop de sentiments
Avec ces salopards
De clochards.