L’AMIRAL
A l’hôtel de l’escale, devant le bar bancal
Quelques soiffards viennent tous les soirs
Ecouter l’amiral
C’est un grand gars cordial
Qu’a bourlingué pas mal
En vrai loup de mer, Il a l’oeil clair comme un fanal
Devant son auditoire,
Il raconte ses histoires
Voyages lointains aux archipels Polynésiens
Dans l’hôtel de l’escale
Un souffle tropical
Vient faire rêver quelques pommes d’la capitale
Mais un jour à l’escale
Un inconnu banal
Mangea l’morceau disant tout haut messieurs votre amiral
N’a jamais navigué
Il n’sait même pas nager
Ce vieux loup d’mer
N’est qu’un docker méridional
Et lorsque vint le soir
L’amiral sans savoir
Resta tout seul devant le bar, la larme à l’œil
A l’hôtel de l’escale
On n’vit plus l’amiral
Fini d’rêver pour les pommes rue du canal
A l’hôtel de l’escale, devant le bar bancal
Quelques soiffards ont le cafard
Maintenant tout est normal
Le canal Saint Martin
N’a rien d’Polynésien
Et pour le croire il faut avoir un bon moral
Mais sans prév’nir soudain
Une casquette de marin
Vient s’profiler devant la porte du café
Mais oui c’est l’amiral,
Quel retour triomphal
Car il revient de très très loin de Montréal
Et pour un mois entier
V’la qu’ça va faire rêver
Quelques pommes dans un quartier d’la capitale