Assis sur ce lit de béton, je regarde à travers les barreaux de fer, la lune qui scintille sur ma photo de famille.
Ma femme et mes deux garçons n’auront plus à m’attendre car ce soir je pars.
Ma couleur est un passeport pour la mort.
Ma couleur est un passeport pour la mort.
Un mois en arrière à peine je regarde cette fille à travers ma fenêtre.
Allongé à terre, les cheveux en arrière.
A côté une flaque de sang reflète son visage d’enfant.
Me serrant la main ses yeux resteront grands ouverts à jamais.
Ma couleur est un passeport pour la mort.
Ma couleur est un passeport pour la mort.
Pour la police et les gens du village je suis le parfait suspect, l’affaire est donc classée, la sentence est tombée.
Le gardien passe sa clef dans la serrure.
La peur et l’angoisse me hante.
Le couloir est aussi sombre que celui de mon désespoir.
Ma couleur est un passeport pour la mort.
Ma couleur est un passeport pour la mort.
Assis sur la chaise, le crâne bien rasé, les poings serrés.
Les gens assistent au spectacle, heureux et gais, de voir ce pauvre nègre se faire griller.
Alors je ressens quelques picotements.
Mon cœur s’emballe comme un cheval au galop
Mon cerveau me fait voir quelques visages familiers.
Mes paupières se ferment sur mes yeux qui pleurent, quelques larmes roulent sur mes joues puis s’écrasent sur mes genoux.
Le rideau est tombé, messieurs, dames le spectacle est terminé.
Ma couleur est un passeport pour la mort.
Ma couleur est un passeport pour la mort.