Je rêve de saison
A l’ombre des platanes,
Où le cœur va et flâne
A perdre la raison,
Et où s’immobilisent
Les tempêtes, les tracas,
La peine, les caprices,
Comme un sirop d’orgeat.
Car du temps des cerises,
Où tu n’aimais que moi
Et qui s’enfuit déjà,
Les cigales s’en foutent,
Les cigales s’en foutent.
Oui, du temps des cerises
Où j’étais tout à toi,
Les cigales au mois d’août,
Ne se souviennent pas,
Ne se souviennent pas,
Les cigales s’en foutent.
Je rêve de veillées
Aux heures vagabondes,
Et où l’orage gronde
Sans jamais inquiéter,
Où dans la pesanteur
Des slows longs de l’été,
Sans sanglot, sans pudeur,
Je saurais t’oublier.
Car du temps des cerises,
Où tu n’aimais que moi
Et qui s’enfuit déjà,
Les cigales s’en foutent,
Les cigales s’en foutent.
Oui, du temps des cerises
Où j’étais tout à toi,
Les cigales au mois d’août,
Ne se souviennent pas,
Ne se souviennent pas,
Les cigales s’en foutent.
Je rêve d’un été
Au soleil si violent
Que même le passé
Danserait nonchalamment,
Et dans les sables d’or,
Comme un dernier serment,
J’enfouirais nos remords,
Et viendrait l’océan.
Car du temps des cerises,
Où tu n’aimais que moi
Et qui s’enfuit déjà,
Les cigales s’en foutent,
Les cigales s’en foutent.
Oui, du temps des cerises
Où j’étais tout à toi,
Les cigales au mois d’août,
Ne se souviennent pas,
Ne se souviennent pas,
Les cigales s’en foutent.