Appartement Mental
L’homme peine à regarder l’autre, se campe dans son antre, entend les cris du voisin sans les écouter, exposé aux saveurs de l’univers, se refusant d’y goûter. Semblant se complaire dans l’austérité, avançant en courant dans la plus sombre obscurité. Tombe et réitère, c’est ainsi depuis l’éternité. Insipide et vaniteux, cela demeure le propre de cet animal social empreint d’animosité, s’affirmant comme exemple, se disant exempt de fautes, c’est pas grave s’il se vautre, il pourra accuser les siens, abuser des miens. Et s’excuser c’est exclu. Je vis dans un monde froid, voilà pourquoi j’ai le verbe cru. En vertu de quoi je dois croire à votre truc ? On partage pas les mêmes buts : vous souhaitez m’ingérer, moi je ne pense qu’à votre chute. Je reste l’intrus, je m’insurge, m’intégrer ? C’est absurde, j’ai peu de temps alors prend ce texte comme si c’était le der'. Moi je botte des derches pour forcer les portes de l’Eden, avant que mes forces s’éteignent. Hausse le ton, corse les termes, monte le son de ton poste si t’aimes. Je reste hors système.
Votre morale a trop souffert. La haine vous tue. Vous criez dans le vide. Maladresse de votre attitude. Etrange et triste destinée. Caresses et platitudes. Espoir, paresse et lassitude.
Encore un de ces soirs où j’écris, l’esprit empli de pensées sombres, pris d’une violente envie de dire ce qu’ils nomment hérésie, briser les conformismes, brailler ce que mes consorts disent, crient dans le vide en ces temps gris, aigris de ne pas être libres. Je déambule à la périphérie de leur appartement mental, animal anormal, je les ai amusés un temps, mais je suis légèrement trop virulent et peu apprivoisable. Je suis trop différent en substance, bien qu’apprécié en apparence, victime des affres du silence et de l’antipathie que ce monde m’inspire, l’âpreté de l’apriorisme, l’individualisme résidant, l’homme accorde si peu à son environnement. Je n’ai que peu de temps pour présenter mon personnage, mon texte nage à la surface de mon être, et déjà je suis à bout de nerfs. Mais ta présence m’apaise, mes larmes s’évaporent à la chaleur de ton cœur, dont la lueur me guide tel un sémaphore. Justifie mon existence par ambivalence, je vis à travers ton regard, c’est ma force, chaque jour et chaque heure, ultima forsan.
Votre morale a trop souffert. La haine vous tue. Vous criez dans le vide. Maladresse de votre attitude. Etrange et triste destinée. Caresses et platitudes. Espoir, paresse et lassitude.