Je ne vous aime pas
Si le cœur des hommes est de pierre,
Fiers d’énormes pieds sur terre,
Le cerveau est un rocher d’animosité et mystère.
L’hémisphère gauche est l’endroit, la place que je hais.
L’hémisphère droit est celui que je n’aime pas.
Les nuits sont longues, et cela fait trop longtemps
Que je n’ai pas vu le jour, et je suis quand même trop content
De voir mon épuisement s’effacer
Lorsque qu’il est l’heure pour vous de s’assoupir,
Préférer marcher dans vos rues
Lorsqu’il est l’heure de dormir.
Marcher sur la même sphère, aller à contre-sens.
Savoir que je vous laisse faire, distribuer des contredanses.
Pénaliser ceux qui ne vous aiment pas.
N’avoir qu’une seule occupation.
Résister ne vous plait pas.
Quoi, ma gueule de protestation ?
Haut et fort, je ne vous aime pas.
Vos efforts demeurent vains,
Ils ne m’atteignent pas.
Dire et faire le premier pas,
Scander de ne pas s’enfermer, ne pas entendre,
Et revenir au fait de vivre enterré.
Atterré par les souffrances dont vous êtes la cause,
Je n’ai pas attiré vos offenses, et maintenant,
Je veux pas qu’on cause.
Etre à l’inverse de ce que l’on pense.
Ne rien vouloir entendre.
A présent vouloir se lier,
Et commencer à comprendre.
Mieux vaut être seul que mal accompagné.
Réussir en une formule,
Atteindre son but et résumer.
L’heure est grave, il est trop tard,
Vous n’avez pas marché dans mes pas.
Entre nous ça ne peut pas marcher.
Haut et fort : je ne vous aime pas.
Alors on est ivre de vie, on a la quinine en vitrine.
Entre l’établi et l’acquis, dangereux est l’équilibre.
On s’asphyxie en tout petit, brûlant les pages de nos vies,
Oubliant tout sur notre passage,
Voyant nos rêves comme des mirages,
On en est là.
A se détruire pour se nourrir.
On se détruit pour s’entretenir.
On gravite au lieu de gravir.
On se démolie pour pouvoir vivre,
Entre folie et furie,
Entre le taudis et l’usine,
Entre logique et utopie.
Entre les cieux d’un monde meilleur, et un passif douteux.
Coûte que coûte, tous on fuit et rien à foutre.
Je ne vous aime pas, vous qui êtes petits par paresse,
Qui manquez d’appétit, c’est bien à vous que je m’adresse
Anook pour la old school, tard pour crier au secours,
Regarde au-dessous, la rancœur coule de source.
L’Humanité figée à terre, là où elle s’est fixée un terme.
C’est l’amitié qui vous atterre, phénomène de démence interne,
Destructif à terme.
Prépare tes armes. Je prévoie mes vers,
Pratique mon art et persévère.
Là-bas, toujours char contre pierre.
Ici, au chaud dans les chaumières.
Assez de vos promesses douteuses.
Assez de vos sourires biaiseux.
Y’a trop de fleurs dans les cimetières,
Trop de rancœur dans les yeux
Trop de barrière entre les Dieux,
Trop d’amer coule dans vos artères.
Pourquoi les gosses n’ont plus de rêves,
N’ont plus de malice dans les yeux ?
Vous avez brisé tous nos rêves,
Vous le regretterez d’ici peu.
Je ne vous aime pas.
Funeste est le style quand la feuille se noircit.
On nait seul, et on le reste jusqu’au décès.
Toujours le rideau baissé,
Toujours un peu du plomb dans l’aile.
Toujours un peu d’amer dans mon monde parallèle.
Je suis le roi fou désuet,
Mes figurines tombent une par une.
Je navigue à vue, trouve refuge dans aucun navire.
Ad pour l’Appartement, en somme un monde à part.
T’as parlé d’unité, frère ? Descend de ta barque.
Pas de place pour le neutre.
Mon feutre prend sa place
Loin des pleurs des pleutres
Et de vos mœurs de teup.
Ça part mal, déjà ; je ne rentre pas dans votre format,
Et de surcroit, je ne vous aime pas.
Je ne peux me résoudre à aucune forme de compromis ;
Votre morale a le ventre vide,
Et traine trop de cadavres.
Elle dissout les victimes, et doucement, s’atrophie,
S’emploie à s’oublier, mais votre passé la rattrape.
Alors, on joue cartes sur table.
On reste sur nos gardes.
On garde la tête froide.
Prépare tes armes, la paix est en garde à v’,
La machine est en marche.
Y a bien une différence entre le front et la marge.
Bienvenue au royaume des barges,
De la pourriture née pour vous foutre des baffes,
De ceux qui luttent et qui saignent,
Ceux qui ne cèdent pas,
Ceux qui aspirent à votre chute.
Ceux qui ne vous aiment pas.