Ritournelle d’un saltimbanque
Doux rayon de vie
Qui l’éveille du fond de son lit
Il pause son pied
Sur les lames du plancher rayé
Seul, face au jour qui né
Il revoit les joies
De son tendre passé
Sur son âne monté
Traversant les champs de blé desséchés
Des terres arides où il est né
Baigné de liberté
Il jouait, il errait, toute la journée
Il regardait, les gens, passer
Les femmes ridées
Enveloppées du noir de leurs amours blessés
Pliées d’avoir trop travaillé
Lui, voulait voler
S’élever vers des mondes secrets
Quitter son enfance, il rêvait de voyager
Vieille mélodie
Qu’il fredonne en passant ses habits
Il pause la mousse
Sur ses joues et son coup abîmés
Le temps ne l’a pas oublié
Il voit son reflet
Miroir de tant d’années
Sur son âne monté
Traversant les champs de blé colorés
Des prairies de diamants
Aux pays des géants
Baigné de liberté
Il a donné le rire
Apaisant le chagrin
Il a joué sur les scènes du monde entier
Pour les cours des rois
Pour les traîtres ou pour les soldats
Pour les pauvres déchus
Pour des sirènes à moitié nues
Il a ouvert son cœur
Pour donner des moments de bonheur
Faire oublier la guerre et les pleurs de douleur
Calme matinée
Il finit son café noir sucré
Il prend son chapeau
Il s’apprête à quitter son meublé
Il sourit à ce temps passé
L’a-t-il un jour rêvé ?
Est-ce une illusion vraie ?
Qu’importe…