Ton silence bleu
Ton silence bleu et froid
Glace mes lèvres avides de ta voix
Et je me tais face à tes désaveux
Même si je sais que tu m’aimes si peu
Dans ce silence faux-fuyant
Des soirs d’octobre où le lit est trop grand
Mes doigts te cherchent et ne trouvent qu’un dos
Mes doigts se brûlent en effleurant ta peau
Dans ce silence bleu
Je veux crier
Mais ton silence noie ma voix
Ce silence bleu et froid
Le silence des matins
De ton absence qu’un parfum
Un mot bâclé formel et sans appel
Je reste à l’hôtel
Dans le silence de nos repas
Ton verre qui claque sur la table en bois
Les murs du salon suintent sans bruit
Des sillons de silence bleu d’ennuie
Dans ce silence bleu
Je veux crier
Mais ton silence noie ma voix
Ce silence bleu et froid
Dans ce silence de cendre
La silicose de l’amour poussiéreux
Où rien ne bouge où rien ne doit changer
La peur du sort des âmes esseulées
Et je crève de ce silence
L’impitoyable distance
Que tu as construit sans éclat de voix
Je partirais même si je n’aime que toi
Et ton silence bleu et là
Je veux t’aimer
Mais ton silence noie ma voix
Ce silence bleu et froid