Beaux hommes sangliers
Que j’apaise d’un doigt
La bauge de mes yeux
Est pleine de pervenches
Soulevez les forêts
Et portez-les en moi
Je viens à vous cerviers
Amis des plaines blanches
Longs renards comme un jour
D’automne un peu couvert
Biches dont les flambeaux
Ensoleillent l’hiver
Je viens à vous passants
Du monde invulnérable
Perdrix au songe bleu
Qui laissez en rêvant
Tomber des champs de blé
Au-dessus de ma table
Je viens à toi surtout
Gardienne des chansons
Trésor de la vallée
Fille des sauges douces
Qui trouve pour m’aimer
La chaleur des moissons.