Dès le point de départ jusqu’à celui de non-retour
On casse, on répare, on naît, on repart un jour
C’est pour vous que j’ai souri une première fois
C’est pour moi que j’écris et que j’ai crié ma première voix
Car j’suis un homme en colère et je n’comprendrais jamais
L’argent, les gens, le bien, le mal que l’on commet
Sans avoir même à citer ces images que l’on connaît
Sans avoir même à parler de ces bourreaux que l’on est
Cette Histoire que l’on nie, on n’la connaîtra pas
Si une main ne l’a écrite, un million de cœurs n’y croient
Laissez-moi crier et porter ma croix
J’ai sûrement vrillé mais j’n’aime pas beaucoup c’que j’vois
Je suis un homme en colère et ça n’me dérange plus
De ne pas vous plaire et c’est vert seulement s’il a plu
Si ma plume est sévère sans que l’un de me vers n’ait plu
Je me sentirai plein, le reste … je ne sais plus
Je suis juif à Auschwitz, et noir à Gorée
Cambodgien de Phnom Penh, Palestinien d’Jérusalem
Je suis un nègre au bout d’une corde, un bougnoule dans la Seine
Une militante morte, je vis dans une réserve indienne
Je suis un enfant soldé, un bébé dans un feu
Une jeune prostituée, petite fille sans un jeu
Je suis les restes d’un crâne broyé sur un tronc
Je suis le drame humain, je suis la voix qui dit non
Je suis un homme en colère, si tu n’me comprends pas
Vas-t-en ou tolère, surtout ne demande pas pourquoi
Si mes paroles vous gênent, je n’en serai pas désolé
Si vous mains frappent vos reines quelqu’un doit bien en parler
Non j’n’ai pas la haine, viens donc dans ma famille
Tu verras des yeux qui brillent et des gens fiers par dizaines
Mais comme le poète disait : « les anges ont du chagrin »
Et j’nous sens bien moins que rien
Bien loin d’être humains