Etouffée dans son foulard
Elle passe toute la semaine
Les mains tendues vers le brouillard
Espérant qu’on la comprenne
Mariage arrangé qui dérange
Et pour un rien se faire cogner
Des enfants, mais rien ne change
Elle continue de prier
Jamais première à l’école
Elle choisira le terrain
Ça fait des années qu’elle racole
Et qu’ils la traitent de putain
Si elle arrête il n’y aura plus
De maison, ni de poudre blanche
Alors elle laisse les inconnus
Défiler entre ses hanches
Tu la croiseras peut-être
En bas de chez toi
Du haut de ta vie bien rangée
Elle te parlera peut-être
Et tu comprendras
Mais c’est si vite oublié
Petite gamine sans histoires
Par ici tout l’monde la connait
Mais qui se doute qu’elle craint le soir
Et qu’on la touche d’un peu trop près
Elle s’enterre dans son silence
On lui dit c’est un secret
Qu’elle a déjà eu la chance
Qu’une famille l’ait adoptée
Tu l’apercevras peut-être
En petit format
Dans les nouvelles du monde entier
Tu en parleras peut-être
Tout autour de toi
Mais c’est si vite oublié
On en fait tant de discours
Et tant de documentaires
Mais c’est rangé pour toujours
Aux affaires étrangères
On en parle à tous les temps
En quatrième de couverture
Pendant que d’autres font semblant
De lutter contre la nature
Tu la croiseras peut-être
En bas de chez toi
Tu t’engageras peut-être
Dans ce combat
Mais c’est si vite oublié