Quand je passe le soir avec mon troupeau,
Je m’agenouille au seuil,
Je glisse sous l’huis un œil plein d’amour,
Puis, d’une voix douce, un rien, un chuchot :
« Marion, c’est-y toi qui écume le pot ? »
« Prends garde à ma mère, mauvais gars sur la route,
« Laisse au feu sa soupe ! As-tu peur d’une barbe ? »
« je n’ai peur d’une barbe si la barbe est douce. »
Paissent mes agneaux,
J’embrasse ma brune, et la soupe fume au toit vers la lune.