Les charters vers l’Afrique ont repris leurs envols
On arrête même des mômes à la sortie de l’école
Au pays des droits d’l’Homme on récompense la délation
On ouvre la chasse à l’homme
On s’félicite des quotas d’expulsion
Ce dont le borgne rêvait devient le quotidien
On voit cette flamme immonde portée par d’autres mains
Brûlant les cœurs bien secs elle propage son feu
La lumière est trop forte tant détourne les yeux
J’ai honte pour ma France
Feu celle de mon enfance
Regarde on enterre le vieux sage
L’abbé s’en va sous le dernier hommage
De ces hommes les mêmes qui au pouvoir
Ont choisi de ne pas voir
L’urgence de son combat
Reste un constat
Le même qu’en 54
En France en 2009 on meurt encore de froid
4 millions de personnes sous le seuil de pauvreté
La France aussi a son tiers-monde
Mais il est bien caché
Méprisé humilié comment dit-on déjà ?
Ah oui… ouvrier
J’ai honte pour ma France
Feu celle de mon enfance
On avait la monarchie on a pire
Et le petit empereur prostitue son empire
Tapis rouge et honneurs pour tant de dictateurs
L’argent n’a pas d’odeur le sang non plus d’ailleurs
Mais il tache à jamais ce qu’il reste de nos valeurs
Mais il tache à jamais ce qu’il reste de notre honneur
Messieurs des gens sont morts pour défendre ces idées
Liberté égalité fraternité
Vous exploitez sans honte l’image des sacrifiés
Pour servir vos dessins exempts d’intégrité
J’ai comme l’impression immonde
De vous voir cracher sur leur tombe
J’ai honte pour ma France
Feu celle de mon enfance
Redonne-moi la France d'un Coluche
D'une Lucie Aubrac, d'un Abbé Pierre
Donne-moi une France dont je puisse être fier
Donne-moi la France d'Aimé Césaire
De Jean Jaurès, de Jean Moulin
Donne-moi une France qui me laisse croire en demain
Ils sacrifient l’école sur l’autel du profit
Ils assassinent la terre sur l’autel du profit
Poursuivent la Françafrique sur l’autel du profit
Des milliers de vies se brisent sur l’autel du profit
Sur l’autel du profit, sur l’autel du profit, sur l’autel du profit
Au profit de qui ?
De dirigeants qui pavanent affichant l’opulence
Tout en vulgarité tant forte est l’indécence
Comme un goût de mépris pour tous ceux en souffrance
Comme un goût rance de non-assistance
Et puisque plus rien n’a de sens
Ceux qui devraient crier vengeance
Pour leur petit confort ont choisi l’allégeance
Laissant à TF1 leur cerveau en gérance
Donc puisque somnolent les consciences
A l’esprit de résistance, je présente mes condoléances
J’ai honte pour ma France
Feu celle de mon enfance