VOLANT VOYANT
Jouer sa chance
À chaque tournant
Changer de vitesse maximum
Au tempo du momentum
Les lamentos
De mon auto
Me ramènent au
Mémento
Du mécano
« Tu ne feras pas cent kilo-
Mètres/Maître
Sans naître
De nouveau »
Foncer tête baissée
S’essayer, ne pas faire qu’essayer
Pas de recul
Sans pas de placement
Sans embrayage
Sans marche avant
Demandez aux vivants
Demandez aux vieux routiers
Que la route soulage
A moitié
S’ils avaient su
Qu’avec l’âge
On ne peut tout oublier
Ils seraient restés
Humblement liés
Au foyer
Souvenir brû-
Lancinante bles-
Surlignant le voyage
À grands renforts de phares
Traits de craie blafards
Sur le paysage
Au passage à niveau (à tabac ?)
Arthabasca – Au-delà
De quoi
Tout oscille
Dans le sillage
Tout retombe dans le silence
Des combes
À tombeau ouvert
Nosferatu (Verras-tu ?)
À tombeau ouvert
La chauve-souris
(Sauve qui peut !)
Et qui sourit
À qui sait tout oublier
Joue ta chance
À chaque tournant
Change de vitesse comme un homme
Au tempo du momentum
Mes errata
Me ramènent à
L’attentat
Du silence kamikaze
Ponctué de cri d’effraie
Et de coup de gaz
Que la route défraie
Que la nuit s’offrait
Tous azimuts
Le volant, c’est la planche
De salut des cerfs
Le signal de fumée
Au panache
De la ligne blanche
Souvenir brû-
Lancinant che-
Maintenant
Ton visage
Apparaît à grands traits
De craie
Sur les nuages ardoise
Ton image plane comme une raie
Sur mon rivage
Dianémone promise
Appétit que la mémoire aiguise
Des mélèzes
Aux chemins pentus
Des yeux de braise
Aux cendres rependues
Tout s’imprime
En son ornière
Et à ces heurts
Qu’on ne saurait oublier
Qu’on ne saurait oublier