GRAND-PERE
Comme on effeuille la marguerite
A tous les âges de l’enfance
J’effeuillais quand j’étais petite
Grand-père ta moustache blanche
On me voyait tirer dessus
On te voyait jouer le jeu
Les gens disaient : on ne sait plus
Lequel des deux est le plus vieux
Et aujourd’hui je te ressemble
Ton rire éclaire toute ma vie
J’avais ta bonté pour exemple
Et je l’ai gardée pour amie
Sur mes cahiers de ta belle encre
Tu imitais mon écriture
Je n’étais pas tout à fait cancre
Je le suis vite devenue
J’ai eu du mal à t’élever
Tu n’as jamais voulu vieillir
Et depuis que l’on se connaît
Tu n’arrête pas de grandir
J’aime un garçon mais t’en fais pas
Pour toi et moi rien n’est perdu
Quand avec lui, on te verra
Pour rire on serra un de plus
Il ne faut pas que tu te fâche
Le jour où je me marierai
Je ferais un nœud à ta moustache
Pour que tu ne m’oublies jamais.