LES BEAUX DIMANCHES
Une pluie de Novembre
Pleure sur tes carreaux
Tu t’ennuies dans ta chambre
Il ne fait pas bien chaud
La place de l’église
Où nous jouissons enfants
Est froide, morne et grise
Ouverte à tous les vents,
Et les voilà, et les voila
Les voilà tes beaux dimanches
Et ton mari somnole
En bas, au grand salon
Aujourd’hui pas d’école
Tes enfants tournent en rond
Les amies de cinq heures
Ne sauraient plus tarder
Les amies de cinq heures
Viennent prendre le thé
Et les voilà, et les voila
Les voilà tes beaux dimanches
On bavarde, on folâtre
Des acteurs de Paris
Vont venir au théâtre
La tournée « Karsenty »
Le pharmacien te glisse
Qu’en étant étudiant
Il aimait une actrice
Mais y’a déjà longtemps
Et les voilà, et les voila
Les voilà tes beaux dimanches
A dix heures on se quitte
L’ennui peut s’installer
On se couchera vite
Chacun de son côté
Le pharmacien te frôle
Imperceptiblement
C’est chaud sur ton épaule
Mais c’est froid en dedans
Et les voilà, et les voila
Les voilà tes beaux dimanches
Alors le soleil tombe
Sur Londres ou sur Berlin
Sur moi qui vagabonde
Toujours entre deux trains
Demain je vais à Rome
Rejoindre le ciel bleu
Mais un homme est un homme
Et je suis malheureux
Je pense à toi, je pense à toi
Je pense à tes beaux dimanches…