Il était un gabier de Misaine,
Il était un gabier d’Artimon ;
L’un, né natif de Paris sur Seine ;
L’autre, natif du pays Breton.
R : Cric ! Crac !!!
Tiens bon, gabier de Misaine !
Tiens bon ! Gabier d’Artimon !
Ils sont parmon !
Ils sont partis sur la "Melpomène" ;
Voulant gagner un autre galon,
Sont allés voir la Côte africaine,
Sont allés voir les "noirs" du Gabon...
Mais, à Dakar mis en quarantaine,
Gâs de Misaine et gâs d'Artimon,
Sans en rien dire à leur Capitaine,
Se sont glissés hors de l'entrepont !
Et les voilà chantant à voix pleine,
En sirotant du "raide et du bon"
A la santé des gâs de Misaine
A la santé des gâs d'Artimon !
Mais dix Anglais à mine hautaine,
Mais dix marins du pays Saxon,
A cinq contre un, eurent le sans-gêne
De leur crier de baisser le ton !
Et l'on mit bas les tricots de laine,
Et l'on boxa les gâs de London
- A coups de poings de par la bedaine,
- A coups de pieds de par le bedon !
Chaque gabier, hardi ! se démène,
Tournant, cognant comme un vrai démon,
Si bien qu'enfin les gens de la Reine
Furent forcés de crier : "Pardon !"
Et l'on rentra sur la "Melpomène",
Et l'on conta l'histoire au Second :
On mit aux fers le gâs de Misaine,
On mit aux fers le gâs d'Artimon !
Huit jours après, leur veston de laine
Etait orné d'un double galon :
Voilà comment, sur la "Melpomène",
On se battait pour son Pavillon ! ! !
Et si jamais l'Angliche s'amène
Hardi ! les gâs ! Hardi ! Y a du bon !
Le même Cri de mortelle Haine
S'élèvera de Brest à Toulon :