Une verve douce, comme une verte pousse
Sème le miel et récolte le printemps
Un verbe louche comme l'herbe en bouche
Sème la haine et récolte le chiendent
Çà pousse comme du chiendent dans les champs mal
Labourés de nos coeurs
Hérissés de piquants, le palpitant lègue sa rancoeur
Au poing
Et quelque part au coin de la cafetière, çà cède sous la
Pression
Pas plus tard qu'hier les morts êtaient encore légion
Çà pousse comme du chiendent dans une main fermée,
Une bombe lâchée
Sur une terre hâchée, quelques milliers de vies
Gâchées
Plus celles cachées, une arrachée, un pompe chargé
Un blouson trop cher et pas plus tard qu'hier
Un verger a fui devant un cimetière
Çà pousse comme du chiendent
Dans les têtes tortueuses
Les idées torturées se tortillent
Sur le grill des tordus qui ont tous eu leurs statuts
Oui mais, qui ne dit mot consent et pas plus tard qu'hier
Un mec est mort d'excès de croyance, c'est pas con ça
Çà pousse comme du chiendent
Çà enrage les sages
La morsure des mots fait des carnages
Chaque jour on en fait la démo
Où il y a de la haine y a du marbre
Alors que les fléaux repartent
On se suffit à nous-mêmes, on sait où çà nous mène
Et pourtant on se démène
Mais bon quand même, peace men
À ceux qui récoltent ce que d'autres sèment comme du
Chiendent
Comme un produit toxique tue lentement !
Comme une mauvaise blague y a que ceux qui en font
Qui trouvent ça marrant
Le chiendent, çà pousse sur les murs gris de nos
Colère noires,
Couvertes d'insultes rouges, çà ronge, çà roue
De coups
Tout le monde voit personne bouge
L'alerte sonne pour des sourds et la route est minée
Pas plus tard qu'hier des minots se sont mis à fumer
Une verve douce, comme une verte pousse
Sème le miel et récolte le printemps
Un verbe louche comme l'herbe en bouche
Sème la haine et récolte le chiendent
Combien sont les graines qui germent dans la nuit et
Fleurissent dans le ciment
Comme l'écorce du chêne, sont dures mais la force et
La foi vivent en dedans
Je vois l'espoir comme un été
La haine comme une forêt embrasée
Mais la folie pousse dans les rues
Et nos jeunes pousses s'entre-tuent
Comme une veuve noire à l'affût
La mort paie son tribu
Les coeurs se fânent une pluie de larmes acides
Comme le napalm
Vois-tu ta mère qui prie fragile comme un brin de muguet
Comme le roseau qui plie, ploie, au vent de tes méfaits
Avec mon coeur avec mon sang j'arracherai le chiendent
Dis-moi où je vais dans ce dédale
Pris, je râle à tort
Faut pas que j'déraille ou le cor sonnera la dernière bataille
Ce que je veux c'est que ça aille mieux
Les soirées sans sourire y a pas pire
Au final çà fait pleurer les yeux
Et les grappes tombent, plombent
Le monde détale, la terre s'étale
Pour les principes c'êtait l'idéal, du coup ils sont en cavale
Tu parle d'une aubaine
La scène est libre, pas pour longtemps
Pas plus tard qu'hier j'ai vu pousser du chiendent
Une verve douce, comme une verte pousse
Sème le miel et récolte le printemps
Un verbe louche comme l'herbe en bouche
Sème la haine et récolte le chiendent