Monsieur Chaumette au club lançait
Ce propos de calibre :
"Est-il bête ce Condorcet
Qui veut la femme libre !
Molière avait cent fois raison,
La faridondain', la faridondon,
Qu'elle tricote ! Ça suffit,
Biribi,
À la façon de Barbari,
Mon ami."
Bonaparte qui vint après,
Leur fit ce monologue :
"Toute femme instruite, à peu près,
N'est qu'une idéologue.
Il faut la mettre à Charenton,
La faridondain', la faridondon,
Qu'elle fabrique des conscrits !
Biribi,
À la façon de Barbari,
Mon ami."
En quarante-huit, on reparla
Il faut bien que l'on cause,
"Puisque nous y sommes, procla,
Proclamons quelque chose :
Les droits de la femme ! Allons donc !
La faridondain', la faridondon,
Les droits de l'homme ça suffit,
Biribi,
À la façon de Barbari, Mon ami."
En dix-neuf cent, nos bons bourgeois
Remontent sur la table :
"Mesdames, vous avez des droits,
Ça c'est incontestable ;
Mais quant à l'application,
La faridondain', la faridondon,
N'en parlons pas aujourd'hui !
Biribi,
À la façon de Barbari
Mon ami !"
"Vous travaillez, c'est entendu ;
Vous méritez salaire.
Travailler n'est pas défendu
À la femme… au contraire !
Mais le salaire, qu'en fait-on ?
La faridondain', la faridondon,
Ce sera pour votre mari,
Biribi,
À la façon de Barbari
Mon ami !"
"Vous voulez le droit conjugal
Réciproque en ménage
Vous réclamez le droit légal
De porter témoignage
La Chambre l'accorde, c'est bon,
La faridondain', la faridondon,
Mais le Sénat répond : nenni !
Biribi,
À la façon de Barbari
Mon ami !"
"Vous réclamez, contre un brevet,
Une place ou tout comme
Parbleu ! si ma tante en avait
Elle serait un homme !
L'homme est roi. Pour lui tout est bon,
La faridondain', la faridondon,
Excepté les enfants qu'il fit
Biribi,
À la façon de Barbari
Mon ami !"
"Enfin, Mesdames, voulez-vous
Trancher tous ces problèmes
Ne comptez jamais, entre nous,
Jamais que sur vous-mêmes !
Portez culotte, sans façon,
La faridondain', la faridondon,
Portez le bonnet rouge aussi !
Biribi,
À la façon de Barbari
Mon ami !"