Vous êtes toutes des reines de Saba
Même les putains aiment Chopin
Je te le dis femme
C'est des conneries d'aigri
Qui dit qu'on vous méprise
Et si les hommes croient
N'allez pas penser à l'orgueil
Ce n'est que pour vous rendre plus belles
Comme les gazelles qui défilent lentement
Dans la mémoire de vos amants
Homme solitaire
J'ai vu des montagnes le soir
Avoir des ombres de pudeur
Comme la lampe magique qui dévoile vos ardeurs
Donnez-moi des ailes
Femme
Je l'aime tant et tant
Que silencieux je tourne ma nuit entière et ma vie durant comme un aventurier étonné
Qu'il y ait encore des près dorés battus par les algues à la senteur si douce
Que j'y passerais ma vie et mon âme sans que jamais je ne regrette d'autres contrées
Je veux connaître vos premiers cheveux blancs votre douceur extrême vos emballements
Mais déjà
La ville étoilée comme les yeux d'un singe s'entrecoupe de filets de sang
Déjà comme en été un nuage noir fait frissonner les pans éclatants des champs
C'est comme cela que les hommes découvrent les traces de leur destin
C'est dans ces traces qu'ils trouvent les signes de leurs défaites humaines
Alors ils courent volontairement à leur perte pour accélérer le mouvement
Afin de vivre encore plus vite leurs chagrins
O femme
Je suis ton ami unique
Je veux être ton dieu imparfait
J'ai rêvé qu'un seul de tes gestes soit le ralenti de ma vie
O femme
Partage ma furtive destinée