Mad’moisell’ bonsoir
Qu’il fait doux ce soir :
« Peut-on faire un brin de causette ? »
« Vous n’y pensez pas »
Dit-elle tout bas,
« Monsieur, mais je n’vous connais pas »
Mais lui se montre plus pressant,
Comme il est charmant
Elle fait risette,
Bras dessus, bras dessous, joyeux,
Ils partent tout deux,
L’espoir dans les yeux ;
C’est ainsi que s’ébauche un beau jour
Le plus tendre des romans d’amour
R. Bien gentiment l’on se balade,
C’est la première promenade !
Pour murmurer des mots touchants
La voix prend des tons bien caressants
En une heure on conte sa vie
On se plaît, on dit des folies,
Et l’on donne, le cœur grisé,
Son âme à tout jamais…
dans un baiser
2. Ecoute M’amour
On s’aim’ra toujours
Nous sommes liés pour la vie,
« Tu es tout mon bien,
Ton cœur m’appartient,
Pour toujours, ma mie, prends le mien
Comme ils sont employés tous deux
Chaque soir joyeux,
Leur journée finie,
Ils se rejoignent frémissants,
Et lui, l’enlaçant
Devient caressant
Ils remontent ainsi chaque jour
Vers leur joli petit nid d’amour
R. Bien doucement l’on se balade,
Ah ! quelle jolie promenade !
On recherche les petits coins
Pour mieux se bécoter sans témoins
On jure de rester fidèles
Jamais ni soucis, ni querelles
Puis dans le dodo, chaque soir,
C’est avec des baisers
qu’on s’dit bonsoir.
3. « Cett’ fois je t’y prends
Tu n’peux l’nier sûr’ment
Tu sors de chez une autre femme ! »
« Pas tant d’boniments,
On dit couramment
Qu’tu t’gênes pas pour en faire autant. »
Ils échangent des mots méchants,
Se tois’nt, méprisants
Se traitent d’infâmes
Il est prêt à lever la main,
Mais s’arrêt’ soudain…
Ils suiv’nt leur chemin
Côte à côte en songeant tous les deux
C’est fini pour toujours d’être heureux
R. Bien tristement l’on se balade
C’est la dernière promenade,
À pas lents, on va sans parler,
Et l’on sourit, pour ne pas pleurer ;
On comprend toute sa détresse,
Mais on veut cacher sa faiblesse,
On se quitte… le cœur meurtri,
Un adieu, un regard ?
tout est fini.