ERNEST UN COUP DE BLANC !
Un jour
Pour boire un coup dans un bistrot
Faudra donner ton numéro
Matricule tout le tremblement
Ernest, un coup de blanc
Si non
Eh bien si non tu boiras pas
Encore heureux si tu t’en vas
Avant qu’on appelle un agent
Ernest, un coup de blanc
Un jour
Tu boiras ce qu’on te dira de boire
Il y aura derrière le comptoir
Un ordinateur tout puissant
Ernest, un coup de blanc
Et si
Tu lui demande un verre de vin
Il répondra : type sanguin
Pour lui un grand verre d’eau d’Évian
Ernest, un coup de blanc.
Un jour
On sera deux cents millions de français
Dans chaque immeuble sous préfet
On fera plus guère de sentiment
Ernest, un coup de blanc
Un jour
T’épouseras plus celle que tu veux
Des laboratoires très sérieux
Devront donner leur consentement
Ernest, un coup de blanc
Un jour
Un jour, au guichet de la gare
Tu diras : deux allers Dinard
On te répondra : non, Perpignan
Ernest, un coup de blanc
Vu que
A Dinard ce sera déjà plein
Ce sera donc Perpignan ou rien
Et en janvier vu l’étalement
Ernest, un coup de blanc
Un jour
Ce jour-là espérons qu’on sera
Dans notre trou, bien morts, bien froids
Et hors du coup depuis longtemps
Ernest, un coup de blanc
Pourtant
Et si on était encore là ?
Le temps ça va plus vite qu’on croit
Double la dose, donne carrément
Ernest, la bouteille de blanc
Je veux tout oublier :
Le mois, l’année,
Mon numéro de sécurité
De rue, de classe, de régiment
Ernest, tu m’entends ?
Oublier
Oublier le temps qui me reste, si je suis au nord, à l’ouest à l’est
Oublier ce que je te dois
Ernest, pour tout ces coups de blanc !..