AUTOMNE À PARIS
Sur l’herbe défraîchie, dans le jardin des Dames
Mille gouttes de pluie dessinent une oriflamme
Un soleil encore doux réchauffe les arcades
Des longues promenades pour nous
Sur le quai Malaquais c’est la rentrée d’école
Des ombres démasquées flânent sous la coupole
Sur le vieux Pont des Arts des passants vont, pressés
Comme si pour eux c’était trop tard
Le roi du Vert-galant veille sur ses fidèles
Deux amoureux tremblants fondant une vie nouvelle
Le clocher de dentelle de la sainte Chapelle
Accueille les pigeons frondeurs
Le grand musée d’Orsay n’est plus une sale vide
Dans la cour du Palais brille la Pyramide
Et traditionaliste, un vieux bouquiniste
Referme ses boit’s aux trésors.
La Dam’ du suai Conti s’auréole de brume,
Des chalands alourdis roulent des flots d’écume.
Les arbres frissonnants pleurent leurs feuilles mortes,
L’ombre, devant la port’ s’étend,
Les arbres dégarnis pleurent les amours mortes,
L’ombre, devant la porte grandit.