ADIEU PETIT BOUGNAT
On ne verra plus
Le p’tit bougnant tranquille
Allant à domicile
Livrer toute la ville
On ne verra plus
L’estaminet typique
Où ils se retrouvaient autour d’un pot-de-vin bien frais
Tous les gens du pays d’Auvergne
On verra plus
Régnant dans la cuisine
La patronne badine
Tablier bleu marine
Elle vous mijotait
Pendant des heures entières
Une énorme potée qui faisait saliver tous les gens du quartier
Il y a bien longtemps
Qu’ils étaient des nôtres
Les vieux nous disaient
Ça faisait au moins trois générations
Et de père en fils hiver comme été
Quand le tombereau était attelé en bourgeron noir
Le bougnat allait faire sa tournée
Paris a changé au fond de nos mémoires
On écoute l’histoire qui parait dérisoire
Braves Auvergnats
Qui dans la capitale
On fait de leur quartier en hiver en été de l’Auvergne c’est vrai une succursale
On ne verra plus
De Clichy à belle ville
Dans les quartiers tranquilles
Dans les rues de la ville
Café, bois, charbons
Où l’on passait commande
Des boulets des lingots de la tête de moineau
Les moineaux de Paris
Adieu petit bougnat
Les moufles du coin, sur le charbon derrière,
S’amusaient à la guerre,
Le bougnat laissait faire
Mais quand ils rentraient chez eux, crottés, tout sales
Ils recevaient la bonne correction, bien méritée
Des souvenirs impérissables
On ne verra plus, écrit sur la facade
En lettres d’ambassade
Vins bières et limonades
Et, sous les chevrons, au dessus de la buvette
Lentement, vieillissait le gros jambon gardé
Pour la fin de l’année
Tous les samedis soirs, on tapait les cartes
C’était accueillant, pas bêcheur du tout, c’était bien chez nous
Quand Martin buvait deux, trois ‘‘Blanc-Citron’’
Il allait chercher son accordéon
Alors, on chantait, alors on dansait
Alors c’était bon
Certains soirs d’hiver, quand la cité s’allume
On croit voir, dans la brume
Une ombre, sur le bitume
Mais il n’y a plus de cheval, de charrette
Le p’tit bougnat a disparu au fil des temps passés
Comme un regret qu’on époussette
On ne l’verra plus, c’est peut-être dommage
Tout ça, c’est d’un autre âge
Un simple témoignage
Un métier s’en va, et rien ne le remplace
On dira aux enfants que c’était le bon temps
Paris a changé au fond de nos mémoires
On écoute l’histoire
Qui parait dérisoire
Braves Auvergnats qui, dans la capitale
On fait de leur quartier, en hiver, en été
De l’Auvergne c’est vrai, comme une succursale,
On ne verra plus de Clichy à belle ville
Dans les rues de la ville
Dans les quartiers tranquilles
Café, bois, charbons
Où l’on passait commande
Des boulets des lingots de la tête de moineau
Les moineaux de Paris
Adieu petit bougnat
Adieu petit bougnat