J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Pas toujours aux trottoirs
De la périphérie
Où pour quelques dollars
Elles se donnent à l’envi
J’en ai croisées pas mal
Dans les rues d’mon métier
Top-modèles à dix balles
Strip-teaseuses recyclées
Dans tous les lieux branchés
Celles-là sont légion
Poupées siliconées
Dévorées d’ambition
Ces pétasses pullulent
À la télévision
Sur les chaînes les plus nulles
Les plateaux les plus cons
J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Ne sont pas toutes Slaves
Soumises à des proxos
Ne sont pas toutes esclaves
Accrochées à l’héro
Si d’Pigalle à Hambourg
Elles sont des millions
À tarifer l’amour
Qu’elles le veuillent ou non
L’plus vieux métier du monde
Marche pas mal aussi
Chez les boudins immondes
D’la télé-reality
Montrent sous les projos
Leur Q.I. surtout Q
On les appelle « Bimbos »
Seraient mieux dans la rue
J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
J’en ai vu forniquer
Érotisme d’outre-tombe
Dans des piscines, filmées
Par TF1 l’immonde
Quel panard de s’donner
Se vendre pour être exact
À Mougeotte et Lelay
Qui offrent le spectacle
Pis j’en ai vu beugler
Leurs chansons insipides
Dans des radio-crochets
À mise-à-mort sordide
Pauvres filles, triste sort
Pitoyable et ringard
Exploitées par des porcs
Matées par des vicelards
J’vais vous parler des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Dans tous les magazines
Elles posent à demi-nues
Je gerbe sur leurs strings
Qu’elles offrent aux tordus
Pour le moindre casting
Elles vendraient leurs mères
Exhibent leurs poitrines
Pour cacher leur misère
Je hais ces midinettes
Et leurs rêves couillons
Faire bander la planète
Sous de tristes néons
Elles font leur boulot
Elles gagnent leur pain
L’plus souvent sur le dos
Comme de pauvres tapins
J’vous ai parlé des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
J’vous ai parlé des filles
Qu’on dit « filles de joie »
De celles qui fourmillent
Pas toujours où l’on croit
Pas toujours où l’on croit