MYRELLA LA JOLIE
1.
Sur la route de Florence
Malgré le soleil en feu
Seul un voyageur s'avance
Et son pas sonne joyeux.
Pour avancer aussi vite
Il faut que ce soit un fou
Ou quelque voleur en fuite ;
Braves gens, rassurez-vous
Car le long du chemin, en marchant de la sorte,
Il chante ce refrain que le zéphir emporte :
REFRAIN
Myrella, Myrella la jolie,
Toi la plus belle de l'Italie,
Je reviens t'apportant le bonheur,
Mais toi, m'as-tu gardé ton coeur ?
Pour trouver la fortune, ô ma blonde,
J'ai longtemps cheminé par le monde
Et j'ai de l'or, de l'or en tas,
Je te l'apporte, Myrella !
2.
Il fait nuit, chacun repose,
Il arrive à la maison,
Il frappe à la porte close,
Mais personne ne répond.
"Myrella, c'est moi, ma belle,
"Je reviens, c'est pour toujours,
"Entends la voix qui t'appelle,
"Ouvre, au nom de notre amour !"
Soudain, pris d'un soupçon, il enfonce la porte...
Quoi ! la demeure est vide ! Que le diable m'emporte !
REFRAIN
Myrella, Myrella, la jolie,
Avec quel autre es-tu donc partie ?
Vous pouvez vous cacher, mais malheur
A celui qui m'a pris ton coeur.
Oui, je vais repartir par le monde
Pour te retrouver perfide blonde,
Et mon poignard me vengera,
Que Dieu te garde, Myrella !
3.
Des quatre coins du village,
De suite on est accouru.
"Pourquoi fais-tu ce tapage ?
"L'homme, à qui donc en as-tu ?"
"Je veux Myrella la belle,
"Myrella, qui m'a trahi !
"La gueuse où se cache-t-elle ?..."
Une vieille répondit :
"Etranger, parle bas et repasse la porte,
"Voilà bientôt six mois que la pauvrette est morte !"
REFRAIN
Myrella, Myrella, la jolie,
Pour ton amour j'eus donné ma vie !
Puisque la mort m'a ravi ton coeur,
Il n'est plus pour moi de bonheur.
Reprenant sa course vagabonde,
L'homme s'enfuit dans la nuit profonde,
Et l'on entend le soir, là-bas,
Un fou qui chante Myrella !