Avant que le jour se lève sur l'horizon,
J'ai fait de mon plus doux rêve cette chanson :
Là bas, dans la nuit sans voile,
Splendeur des cieux,
Brillants comme deux étoiles
Je vois tes yeux...
Tu guettes sur la rive, car la " Paloma "
A tire d'aile arrive, et te dira :
Ton amoureux fut triste,
Mais, crois le bien,
Le présent seul existe quand il te tient...
Au joyeux matelot rêvant sur son bateau,
Ah ! combien cette nuit semble belle
La mélodie des flots !...
Au joyeux matelot, pour fêter son retour,
Ah ! la mer chante la ritournelle
D'une chanson d'amour.
Enfin, voici le rivage.
Nul ne m'attend...
En vain, je cours sur la plage, le coeur battant.
D'un toit monte une fumée...
C'est la maison, j'approche
Une voix pâmée chante ton nom !...
De l'oiseau, nulle trace, car la " Paloma "
Vit un autre à ma place et s'en vola...
La mer, avant une heure, me reprendra ;
Celle pour qui je pleure l'ignora...
Au pauvre matelot,
Le coeur lourd de sanglots,
C'est toujours son chagrin que rappelle
Le lamento des flots...
O, pauvre matelot
Sans espoir de retour !...
Ah ! c'est la mer qui loin de ta belle,
Te bercera toujours