Moi, moi je surveille la frontière
Comme un bon garde-barrière
Je scrute, été comme hiver
Chez nous, vivre c’est un calvaire
Mais personne ne quitte cet enfer
On n’sort pas de nos frontières
Un jour, je vais quand même partir
Comme douanier, je connais
Toutes les combines pour y parvenir.
Jusque-là tortionnaire,
J’empêchais les autres de sortir
Mais là, la frontière ne sera plus pour moi,
Qu’un vague souvenir
Alors J’oublierai le pire
Moi, moi je surveille la frontière
Comme un bon garde-barrière
Je scrute, été comme hiver
Je suis seul heureusement
Je laisserai juste ma p’tite maman
Faudra que j’arrive à tout oublier
Mais qu’est ce que j’ai à oublier ?
Pas grand-chose au fond,
Juste mon nounours tout mignon
Pas grand-chose au fond,
La p’tite garce et ses tétons
Moi, moi je surveille la frontière
Comme un bon garde-barrière
Je scrute, été comme hiver
Et si en fait, là-bas,
C’était pire que notre vieille terre ?
Encore plus de galères,
Encore plus de misères
Le doute a broyé ma détermination
Je resterai chien de garde, c’est ma mission
L’œil rivé aux barbelés de la nation
Des barbelés tortillonnés tout le long
Comme de gros points d’interrogation
Moi, moi je surveille la frontière
Comme un bon garde-barrière
Je scruterai encore, été comme hiver