Ils se voyaient deux trois fois par mois, dans un hôtel
Un hôtel modeste collé à la zone industrielle
Pas de question intime, ni d’confession
Que de la fesse au fil des saisons
Pas de mot d’amour, de geste gratuit
Que de l’efficace tout au long du lit
Ils se voyaient deux, trois fois par mois dans un hôtel
Quelques courtes parenthèses pour ces deux infidèles
Ça a duré une douzaine d’années.
Ils arrivaient toujours séparés
Repartaient chacun de leur côté.
Hiver comme été
Juste un bout de nuit
Vêtements pliés au pied du lit
Mise en chauffe et on jouit. Gestes précis
Et puis on r’met les habits
Ils se voyaient deux, trois fois par mois dans un hôtel
Une chambre triste dans un décor intemporel
Comment expliquer aucune lassitude
Aucun changement d’attitude
À part le prénom, ils ne savaient rien de l’autre
Et de son quotidien
Ils se voyaient deux, trois fois par mois dans un hôtel
Y avait il le moindre sentiment entre lui et elle ?
Juste pour oublier, l’espace d’un instant :
La femme ou le mari, les enfants
Sortir la tête de son seau
Pour replonger ensuite aussitôt
Qu’est ce qui explique alors que cela cessa ?
Nul ne le sut
Dans l’hôtel, on ne les revit plus.
On n’sait pas le fin mot de l’histoire
Pour ces rencontres aussi simples que bizarres