35 000 ans que je traîne mes deux pieds
35 000 années d’un règne
Autant d’hivers massacrants que d’exquis étés
A boucher les deltas de la justice
L’océan est en larmes, la différence est dans l’acide
Inspire, expire des gorgées de poison, des étendues de vide
Mon hominisation, portée de tous temps par quelques guides
A la langue pendue, bien plus pendue que celle du serpent
Néander t’as la face pâle
Néander t’as le cœur qui s’est tant endurci
Alors à ta prochaine escale
N’oublie pas d’apporter un bouquet de fleurs pour Lucy
Le cœur des hommes est à prendre
A prendre, le cœur des hommes
Le cœur des hommes est à prendre
Qu’en est-il de celui qui deux mille ans plus tôt
Celui dont on disait qu’il marchait sur les flots
Ca m’a pas empêché de marcher sur la tête de mon prochain
Oh mon bel australopithèque, t’as vu la belle taille de mon cerveau
Pour y loger l’orgueil, l’indifférence et le chaos
Néander t’as la face pâle
Néander t’as le cœur qui s’est tant endurci
Alors à ta prochaine escale
N’oublie pas d’apporter un bouquet de fleurs pour Lucy
Le cœur des hommes est à prendre
A prendre, le cœur des hommes
Le cœur des hommes est à prendre
Nous venons d’Afrique, nous venons tous d’Afrique
Il est temps de le dire à celui qui fait sortir des buildings de terre
Monolithes gris azurés de ton avenir défectueux
Planète vacillante à la croûte brunie, au ventre creux
Le souffle pestilentiel des vomisseurs de pétrole
Je t’invite, ce soir, sur mon petit atoll pour discuter un peu
De la frontière invisible entre le diable et le bon Dieu
Alors, on composera ensemble une symphonie
Un bouquet lumineux pour Lucy
Le cœur des hommes est à prendre
A prendre, le cœur des hommes
Le cœur des hommes est à prendre