Les inquiets sont comme vous et moi
Ils ont les poches pleines de soucis
Chaque jour est source d'émoi
Ils font des cauchemars chaque nuit
Que 1'un d'entre eux se réfugie
Dans les dogmes d'une religion
Qu'en thérapie un autre confie
Ses maux les inquiets sont légions
Les inquiets transmettent leur spleen
Lorsque leur visage est fermé
Sur jouent un air de mandoline
Qui suffirait à déprimer
Les exaltés en blouse blanche
Qui leur proscrivent à tour de bras
Des molécules en avalanche
Qui rechutent en désarroi
Lorsqu'on est inquiets est-ce que c'est pour la vie
Est-ce une incurable maladie
Que l'on attrape en discutant tant avec un inquiet
Qu'avec un quidam inquiétant
Les inquiets remettent à plus tard
Les rendez vous qui leur font peur
Et prennent un ton des plus bizarres
Pour demander plusieurs-fois : vous avez l'heure
Quand il ne sont pas silencieux
Ils ont toujours des catastrophes
Qu'ils dramatisent assez pour mieux
Donner du tragique à leur strophe
Ils décèlent au moindre signe
Validant leur superstition
L'iminence funeste et maligne
D'un drame avec détonation
Passés maîtres dans l'art de faire
Naître la culpabilité
Chez ceux qui voudraient se défaire
De leur compagnie prolongée
Les inquiets attrapent au passage
La moindre petite anxiété
Qu'ils transforment aussitôt en orage
Afin d'en être bien trempé
Si la foudre ne s'abat pas
Sur eux pendant ce petit jeu
Ils craindront pour autre que soi
Car ils savent s'inquiéter pour deux
N'allez pas vous identifier
À l'objet de la description
Un proche saura bien s'y plier
Par le biais de la projection
Que vous l'eussiez longtemps subi
Ou qu'un court instant ait suffi
Souhaitez qu'il ne vous ait transmis
Un peu de sa mélancolie !
Lorsqu'on est inquiets est-ce que clest pour la vie
Est-ce une incurable maladie
Que l'on attrape en discutant tant avec un inquiet
Qu'avec un quidam inquiétant
Qu'on attrape en discutant tant avec un inquiet
Qu'avec soi-même en passant