Couché dans la verdure, j'entends un doux murmure
Ce sont des fées qui, joyeuses, gambadent en lançant quelques oeillades
Mon laquais approche mon poney, j'enfourche la monture avec désinvolture
Dessus, je vole dans les nuages, en bas, un beau paysage sauvage aux odeurs suaves
Je m'réveille
Le rêve de la nuit s'évapore
Mais le rêve de la journée c'est elle, à côté d'moi, elle dort
Un rêve qui existe là, sur l'matelas
S'il devait ne m'en rester qu'un de rêve, ce serait celui-là
Je m'rendors
Je suis un joli bébé, on me mouche et on me change la couche
Je me transforme en pompier et d'une main, je sauve le monde entier
Rien ne m'arrête, je descends, tout fringant, le Mont Blanc avec ma trottinette
Je m'initie aux danses hawaïennes, sous le regard lubrique de tante Lucienne
Je m'réveille
Le rêve de la nuit s'évapore
Mais le rêve de la journée c'est elle, à côté d'moi, elle dort
Un rêve qui existe là, sur l'matelas
S'il devait ne m'en rester qu'un, ce serait celui-là
Je m'rendors
Des tas de détritus se transforment en montagnes russes
Je suis massé, en long, en large et en travers, par une sirène pleine de mystères
Mais, voilà ma mère qui revit, qui sourit et m'appelle doucement " Mon p'tit chéri "
Trop tard, je bascule, je gesticule, accroché hilare aux aiguilles de la pendule
Je m'réveille
Le rêve de la nuit s'évapore
Mais le rêve de la journée c'est elle, à côté d'moi, elle dort
Car c'est elle, ce rêve
Et s'il devait ne m'en rester qu'un, ce serait celui-là
Je m'rendors