Depuis plus de vingt ans dans ma chaise à moteur
J’ai quand même gardé l’cœur à la hauteur des fleurs
Ah ça j’aime bien ma ville mais j’aime pas ses trottoirs
Vu que mes roues de d’vant elles en ont vraiment marre
Chacun sur cette terre a sa part de malheur
Y’a ceux qu’on pas d’argent les autres c’est leur couleur
Moi mes jambes sont sans vie j’ai jamais pu marcher
Mais j’aime tellement la vie que je m’y suis accrochée
Alors je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir
Alors je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir
Le plus dur c’est l’matin j’aime pas me réveiller
Souvent dans mon sommeil je rêve que je marchais
Que je suis sur une plage avec un cheval noir
Entr'la mer et les vagues il y a cette fille du square
J'la vois de ma fenêtre vers cinq heure quand elle sort
J'arrête de souder mes circuits d'transistor
Je la regarde longtemps jouer avec son chien
Les jours où elle vient pas j'ai peur, j'me sens pas bien
Alors je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir
Alors je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir
Tous les samedi les copains viennent me voir
On joue à la belote on fait de la guitare
Quelqu'fois le père d'Antoine nous prête sa voiture
On va se promener près d'la montagne de Lure.
Les dimanches en hiver on va au cinéma
Comme y’a des escaliers ils m’portent dans leurs bras
J’me dis qu’un jour prochain dans le gouvernement
Il y aura un ministre dans un fauteuil roulant
Qui f’ra voter une loi par tous les députés
Pour que les boutons des ascenseurs je puisse les appuyer
Tu vois je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir
Tu vois je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir
Tu vois je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir
C’est vrai qu’ je cours je cours je cours
J’cours dans ma tête à en mourir