Peaux d'ébène, peaux de laine,
De Paris ou d'Harlem, on traîne
Tous au fond, tous les mêmes peines ...
Quand les peurs et les haines
Sur nos coeurs ont posé leurs chaînes,
Coule l'ombre que plus rien ne freine.
Mais autour de nous, s'élance la vie,
Elle se libère et lie
Tous nos millions de cris
En elle se nient,
Elle est l'arbre et le fruit
Des milliers de ciels déplient leurs ailes
Et des millions de soleils rayonnent pour elle,
De son onde légère, s'éveillent les mers,
Les vents et les terres ...
Et ces peuples éphémères
On se tue, on s'empale
Pour un drapeau, pour un idéal,
Au bruit des armes, les frontières parlent.
On se vend, on se ment,
On se goûte, on fuit le temps qui passe
De peur qu'on se gâche ...
Mais autour de nous, s'élance la vie,
Elle se libère et lie
Tous nos millions de cris
En elle se nient,
Elle est l'arbre et le fruit
Des milliers de ciels déplient leurs ailes
Et des millions de soleils rayonnent pour elle,
De son onde légère, s'éveillent les mers,
Les vents et les terres ...
Et ces peuples éphémères
Des milliers de ciels ...
Des milliers de ciels ...