En juillet, dans le Midi
Dans chaque village, on se dit :
« Les voilà, voilà enfin les Parisiens »
On va encore leur apprendre
À jouer à la pétanque
Quelle raclée on va leur mettre aux Parisiens
On sort les boules en attendant
Et l'on s'entraîne en attendant
Quand ça fait « bang », tout le monde s'écrie avec l'accent :
Encore un carreau, un carreau en place
Encore un carreau, un carreau d'placé
Encore un carreau, un carreau en place
Encore un carreau, un carreau d'placé
Histoire de les appâter
On les laisse d'abord gagner
Et faut voir, faut voir la joie des Parisiens
Ils se prennent pour des champions
Quand ils sont près du bouchon
Et s'écrient : « Les gars, ça y est, ça y est on tient »
Oui mais Fernand, à c'moment-là
Leur dit : « Messieurs, excusez-moi »
Il ferme un oeil, vise la boule et à chaque fois :
Encore un carreau, un carreau en place
Encore un carreau, un carreau d'placé
Encore un carreau, un carreau en place
Encore un carreau, un carreau d'placé
Quand la partie est finie
On s'en va boire le pastis
Sur le compte, le compte, le compte des Parisiens
Mais quand ils rentrent chez eux
Ils racontent à qui mieux mieux :
« Quelle raclée on leur a mis aux gars du coin »
Et le lendemain, ça recommence
Et le lendemain, c'est la revanche
Car la pétanque, c'est vraiment les vacances
Encore un carreau, un carreau en place
Encore un carreau, un carreau d'placé
Encore un carreau, un carreau en place
Encore un carreau, un carreau d'placé