Ma plume est une arme de poing
Mes mots parfois sont des grenades
Dans ce monde cruel et crétin
Ma guitare est en embuscade
Contre toutes les barbaries
Contre les silences assassins
Le conformisme des nantis
Et l’ignorance des gens de rien
Car si jamais une chanson
N’a fait tomber un dictateur
Si la tyrannie, l’oppression
Vivent toujours de belles heures
Je sais que j’écrirai toujours
Comme un acte de résistance
Outre quelques chansons d’amour
À l’encre noire de la violence
C’est pas donné aux animaux
C’est la mission des baladins
De combattre avec des mots
De faire des couplets des coups d’poing
J’ai retrouvé mon flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégomme, je décime
Au premier rang de mes colères
L’Amérique du grand Capital
George Bush et ses chiens de guerre
Et son putain d’ordre moral
Son modèle de société
Mi décadente mi puritaine
Sa peine de mort légalisée
Par des Cours que l’on dit Suprêmes
Sa sous-culture qu’il voudrait bien
Imposer à la terre entière
Coca, Mac Do, rappeurs crétins
Disneyland et Schwarzenegger
Loi du plus fort, loi de la jungle
Consommation et pollution
À chaque citoyen son flingue
Amour du drapeau à la con
Je rêve que vivent un jour
Dans ce pays dégénéré
Des centaines de Mickaël Moore
Des Luther King par milliers
J’ai retrouvé mon flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégomme, j’extermine
Autre fléau, autre danger
Ces putains d’églises à la con
Les évangélistes timbrés
Rabbins, Ayathollas, curetons
Combien de guerres, combien d’horreurs
Ces imbéciles ont engendrées
Par leurs discours de malheur
Sur des masses de demeurés
Tous ceux-là considèrent la femme
Comme une pute ou une sainte
Promettent la damnation de l’âme
À qui ne vit pas dans la crainte
Trouverai-je jamais les mots
Pour dire mon mépris profond
De tous les dieux, tous leurs dévots
Et de toutes les religions
La mienne se résume en fait
À l’amour et à l’amitié
À l’amour de cette planète
Où vit l’homme et sa fiancée
J’ai retrouvé mon flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégomme, j’élimine
Chaque jour ils sont des milliers
Les enfants qui meurent sans bruit
Quand des milliards sont dépensés
Pour sur-armer tous les pays
On mise sur le nucléaire
On surconsomme, on surproduit
Lorsque la moitié de la terre
Crève de faim, de maladies
La charité a remplacé
La justice, et c’est l’Abbé Pierre
Qui doit chaque jour s’y coller
Pour que nos consciences soient claires
Pour faire du spectacle avec ça
Il y’a toujours un projecteur
Et toujours une caméra
Comme un vautour sur le malheur
Avec l’horreur ils font du fric
Et avec la mort de l’audience
Notre époque est télé-merdique
L’info remplace la connaissance
J’ai retrouvé mon flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégomme, j’assassine
S’attaquer aux moulins à vent
De l’injustice, de la misère
Comme je le fais de temps en temps
Dans mes petites chansons colère
Ça relève de l’utopie
Mais y’a-t-il autre chose à faire
Poser des bombes, prendre un fusil
Ou suivre le troupeau pépère
Qui imagine changer l’histoire
En votant pour quelques gangsters
En déléguant tous les pouvoirs
À des politiciens pervers
Vienne un jour ce monde impossible
Où les enfants seront bénis
Où nulle femme ne s’ra la cible
De la violence ou du mépris
Où les hommes vivront d’amour
Comme l’ont dit d’autres que moi
Où plus personne ne sera sourd
Aux cris de détresse ou d’effroi
J’ai retrouvé mon flingue
Il était dans mes rimes
Attention je déglingue
Je dégomme, je décime
Je dégomme, j’extermine
Je dégomme, j’élimine
Je dégomme, j’assassine