C’est pas si fastoche d’arrêter
Cette putain de came en vente libre
Y faut une sacrée volonté
Une détermination terrible
Chaque fois qu’j’arrête c’est pas sérieux
Les douze fumeurs que j’vais taxer
M’offrent douze cibiches et même du feu
Z’ont vraiment aucune volonté
Soixante cigarettes dans la tronche
Chaque jour et ce d’puis quarante ans
À côté d’la couleur d’mes bronches
Un béret basque paraîtrait blanc
Et j’vous dis pas la thune non plus
Qu’j’ai laissée à ces enfoirés
Ces dealers au coin de la rue
Avec leurs carottes pour m’faire marcher
Arrêter la clope,
Avant qu’elle n’arrête ma vie
Trop belle avec toi et mes potes
Trop jolie
Quand j’vois des mômes de douze-treize ans
Qui fument déjà comme des pompiers
J’les imagine dans vingt cinq ans
À galérer pour arrêter
J’trouve héroïques et admirables
Ceux qui ont jamais eu b’soin d’cette merde
Qui ont rejeté cette fumée du diable
Qui chlingue comme une vieille gerbe
État criminel, trafiquant
Qui s’enrichit sur mon cancer
Et qui me supplie dans l’même temps
D’filer ma pièce à Schwartzenberg
Super-trusts américains
Qui rendent la planète toxico
Pis qui t’expliquent que c’est pas bien
Qu’faut pas fumer dans les bistrots
Arrêter la clope,
Avant qu’elle n’arrête ma vie
Trop belle avec toi et mes potes
Trop jolie
Et pis, surtout, j’veux pas mourir
Et surtout pas d’un truc si con
Pas t’laisser seule et puis me dire
Qu’après trente ans d’un deuil profond
Tu pourrais r’garder un autre mec
P’t’être même un fumeur de cigares
Et pourquoi pas t’maquer avec
L’éternité d’viendrait cauchemar
À chacun sa motivation
Moi c’est juste par jalousie
Que j’veux m’libérer d’ce poison
Qu’est un putain d’plaisir aussi
J’veux bien m’retrouver sur l’autre rive
Du moment qu’tu meures avec moi
J’ai une idée pour qu’ça arrive
Tu veux pas t’remettre au tabac ?
Arrêter la clope,
Avant qu’elle me prive de toi
J’pourrais presque me passer d’mes potes
Mais pas de toi
J’pourrais presque me passer d’mes clopes
Mais pas de toi
Mais pas de toi
Mais pas de toi