Depuis deux mille ans que tu te lèves tous les matins
Bien avant l’aube pour t’en aller bêcher la terre
Avant que le grain ne devienne un morceau de pain
Combien de sueur combien de peine et de misère
Paysan, mon frère
Pas de dimanches
Pas de vacances
Mais des nuits blanches
En abondance
Deux mille ans que tu obéis aux mêmes seigneurs
Et tu vaux bien moins que ton chien pour ces canailles
Va leur dire enfin que cette terre n’est pas la leur
Qu’elle n’appartient qu’à celui qui la travaille
Paysan, bétail
Pas de dimanches
Pas de vacances
Trousser tes manches
Dans le silence
Puis ils t’ont obligé à mettre tes champs en jachère
Ils ont saisi tes machines, ton pauvre troupeau
Tu n’as gardé que ton fusil et ta cartouchière
Quand ils viendront prendre ta ferme fais-leur la peau
Paysan tombeau
Pas de dimanches
Pas de vacances
Parfois la branche
Devient potence